RÉPERTOIRE MÉTHODIQUE DÉTAILLÉ DE LA SÉRIE Z. FONDS PRIVÉS

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Biographie ou Histoire

LOUISE JEANNE AIMÉE HERVIEU (1878-1954)

Madeleine Marie Luce, nièce de l'historien médiéviste et archiviste paléographe Siméon Luce, originaire de Bretteville-sur-Ay, épouse Jean-Baptiste Hervieu, commis principal des postes. Le 26 octobre 1878, au 24 bis rue des Genettes à Alençon, elle accouche d'une fille nommée Louise Jeanne Aimée Hervieu.

Peintre et romancière française

Après une scolarité chez les Sœurs de Saint-Joseph-de-Cluny, où son talent artistique est décelé, Louise suit des cours du soir de dessin de la ville de Paris réservés aux jeunes filles. Elle poursuit ses études artistiques à l'académie Colarossi et participe au Salon des indépendants. Son échec en 1910 lui fait abandonner les œuvres picturales pour privilégier le dessin.

Lancée par Félix Fénéon, elle illustre les Fleurs du mal (1920) et le spleen de Paris (1922) de Charles Baudelaire, ainsi que Les Liturgies intimes de Verlaine (1948).

En raison de ses problèmes récurrents de santé, elle abandonne ses crayons pour se tourner vers l'écriture. Elle publie Sangs (1936, prix Fémina), autobiographie romancée, que suivront le Crime (1937) et la Rose de sang (1953). Ouvrages dans lesquels sont relatées les origines héréditaires de sa maladie, «la syphilis congénitale» et dont le personnage principal «La Mahaude» n'est autre qu'elle-même.

En 1937, son pamphlet le «Crime»[1]dénonce le silence qui règne autour des questions de santé héréditaire. Le 11 décembre 1937, elle fonde l'»Association Louise Hervieu pour l'institution du carnet de santé». Le 2 mai 1939, le ministre de la santé publique Marc Rucart, signe un arrêté instituant «le carnet de santé».

Dans sa correspondance avec le peintre Georges Maillez, Louise Hervieu décrit une santé déficiente, qui se délabre un peu plus chaque jour, entraînant toutes sortes de maux et qui entrave sa vie quotidienne.

[1] Louise Hervieu, Le «Crime», Paris, Denoël, 1937

Date

1921-1925

Nombre de feuilles

18p

Dimensions

In-8

Origine

Fonds d'archives du Docteur Joseph Flandrin, par descendance

Modalités d'entrées

Acquisition 2022, Traces Ecrites, Emmanuel de Lorient

Présentation du contenu

Ensemble de 7 lettres autographes signées de Louise Hervieu, adressée au docteur Joseph Flandrin.

Belle correspondance artistique et personnelle :

A propos d'un dessin de Louise Hervieu, la maman Caubet de Sentein (Ariège), que l'artiste a envoyé à son correspondant en 1921, après mûre réflexion, « un choix qui me tenait au cœur car je crois fermement qu'il y a entre une œuvre et son sujet, plus de rapports secrets qu'on ne le croit généralement [...]

En 1922, elle le remercie d'avoir accepté de lui avoir prêté ce même dessin à l'occasion d'une exposition.

30 octobre 1922, Louise Hervieu évoque « sa prochaine et dernière exposition [chez Bernheim-jeune]. Après quoi, je dois vivre et travailler (si je le peux encore !) à l'écart de toute manifestation car je ne suis plus qu'une fille malade [elle était née avec la syphilis et souffrit toute sa vie] ». Elle évoque également des livres illustrés, Le Spleen de Paris de Baudelaire et une suite de nus en souscription à la Librairie de France.

12 août 1925 : elle adresse au docteur Flandrin, une lettre bouleversante où elle s'associe à sa douleur après la perte de sa fille, etc.

On joint une copie de lettre de Louise Hervieu à M. Rome, évoquant les peintres Flandrin, Valloton et Marval : à propos d'une autre femme peintre, son amie Jacqueline Marval (1866-1932) : « [...] l'exposition de notre chère Marval qui est la plus admirable et la plus charmante qu'on puisse rêver. Il y a surtout les fleurs si éblouissantes qu'on en ferait hommage à la Reine&du Ciel ».

Les panneaux de Marval » sont bien plus beaux dans cette lumière d'exposition que dans l'atelier ! [...] ».

On joint également le catalogue de l'exposition de dessins de Louise Hervieu à la galerie Bernheim-Jeune, en novembre 1922. In-12, 8 pages broché. Ainsi qu'un article de Jean Villebois sur Louise Hervieu avec reproduction d'un dessin.

Lettre autographe signée de Louise Hervieu adressée au docteur Joseph Flandrin (24 mai 1921).

Cote/Cotes extrêmes

25Z/4 (Cote principale)

Date

24 mai 1921

Nombre de feuilles

3p In-8

Origine

Fonds d'archives du Docteur Joseph Flandrin, par descendance

Modalités d'entrées

Acquisition 2022, Traces Ecrites, Emmanuel de Lorient

Présentation du contenu

Boulogne 24 mai 1921,

Monsieur Flandrin,

J'ai reçu avec émotion votre trop belle lettre et le billet de votre jeune fille dont la grâce comme le zèle et l'attachement de votre art m'ont si bien séduite. A ces précieux messages, j'aurais répondu de suite, je ne suis qu'un être souffrant pour lequel tout est surcroît de fatigue tant je suis lasse que je ne vais pas voir mes proches amies et m'en désole. Mais voici que j'ai des amis éloignés qui accueillent affectueusement et avec indulgence les petits écrits qui viennent droit de mon cœur et les dessins où je me décris inconsciemment.

Vous me dites que vous êtes de ces amis là, Monsieur Flandrin, j'en suis reconnaissante et honorée. Mais cette indulgence qui va de mon travail à ma personne, je la dois au Cher Flandrin dont j'admire tant le talent et le caractère et qui est si confraternel à mon endroit. C'est lui ainsi que mon éblouissante Marval qui m'ont fait aimer. J'ai fait mon petit cahier des entretiens sur le dessin pour me rapprocher des écoliers et de tous les gens de bonne foi et de bonne volonté et vous l'accueillez Monsieur Flandrin d'une manière qui me va au cœur.

Le fervent peintre Dourouze me parlait souvent de votre beau Dauphiné. Comme j'y suis bien reçue par vous ! par Monsieur Rome dont la sympathie est admirable, par Monsieur Tarcy.

C'est du bonheur ! et je ne dois plus me plaindre de maux qui me tiennent éloignée des satisfactions passagères mais ne peuvent me priver de sympathies telles que la vôtre, capable d'honorer une vie.

Je vous salue, Monsieur Flandrin, ainsi que votre Chère fille, d'un cœur reconnaissant,

Louise Hervieu.

La personne qui fait les envois chez Bernheim Jeune m'a dit hier ses regrets au reçu de votre lettre. Elle vous a très exactement adressé trois cahiers qu'elle a recommandés. Et c'est la Poste qui est fautive, elle va y faire sa réclamation.

Dès hier, elle devait vous adresser trois autres nouveaux cahiers. Nous espérons bien vivement qu'ils arriveront régulièrement et en bon état.