L'histoire de la pharmacie est également expérimentale, elle est marquée par la découverte de nouveaux principes actifs, tels que la liqueur conservatrice et réparatrice des cidres de Félix Boulard, de Raoul Pesche ou le pomicolor de Madeleine Pesche& Le caractère innovant de la spécialité repose avant tout sur la mise au point d'un procédé technique qui en permet la diffusion.  Ces remèdes ont-ils été suffisamment reconnus utiles et nouveaux par l'Académie de médecine pour être publiés au Codex ? Quelle diffusion et quel a été l'impact commercial pour ces produits nouvellement créés ?

Le brevet était contraire à la santé publique, il posait à terme le risque de voir émerger des monopoles et pouvait favoriser le charlatanisme. La propriété de la découverte de ses procédés de fabrication ainsi que la propriété de son nom qui, à défaut de brevet d'invention, constitue surtout la valeur de son apport ». Pour combattre les contrefaçons, les industriels déposent des marques, les pharmaciens ne peuvent pas le faire. De plus, les brevets et les marques ne garantissent pas la propriété industrielle. La multiplication des imitations incite les fabricants à renforcer ces stratégies de promotion de la marque, souvent associée au nom de l'entreprise ou de l'inventeur de la spécialité. Elle apparaît comme un vecteur de promotion et de défense de l'authenticité du produit. Les contrefaçons incitent ses fabricants à renforcer les stratégies publicitaires. On met en avant les récompenses obtenues dans les expositions (série 11F) comme un gage de qualité et de sécurité, la garantie et le symbole de produits uniformes et standardisés. Toutes les étiquettes de flacon contenant la fabrication des produits de Raoul Pesche mentionnent ces récompenses.