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Cote/Cotes extrêmes
Mots clés matières
Cote/Cotes extrêmes
Date
Nombre de rectos
Origine
Modalités d'entrées
Acquisition 2022, Roussel
Présentation du contenu
Mon cher ami,
La lettre de Billiou que vous m'avez montrée hier m'avait blessé vivement, je vous l'avoue, traiter ce que je vous avais lu de projet de pièce, c'était pour moi un peu plus qu'une insolence, c'était un commencement de recul et j'entendais déjà sa réponse à notre Demande de traité : mais je ne peux pas accepter une pièce sur scénario, quand ce sera fait, vous me lirez cela et nous verrons.
Ce ne sont pas les misérables détails que j'ajouterai ou mangerai qui feront ma pièce, elle est faite. C'est à prendre ou à laisser.
Une chose qui me blessait encore hier, c'est cette affirmation que mon premier et mon deuxième acte étaient une copie des mêmes actes de l'ouvrage ; ou en appelait à vos souvenirs et vous avez créé Jacques. Il y avait jusqu'aux mêmes mots. Je viens de relire ces actes là. Je ne vais plus blessé ; je suis fixé. C'est betise ou maivaise foi.
Dans le deuxième acte, il n'y a pas un mot, pas une scène, pas une situation qui fasse penser à ma pièce...La jeune fille ayant été folle, elle aime son mari et ne se souvient de rien mais parlons du premier acte. Latrade et Bermois sont tous deux ruinés ; ils ne le disent pas de la même façon. Le confident de Latrade est sa femme ; les confidents de Bermois sont sa fille et Bernard ; de la des différences énormes. Latrade n'a jamais pensé à se tuer ; Bermois veut mourir et donne ainsi toute une scène reconnue à l'outrage.
Vous entrez là forcément oui, un point de conformité entre les deux pièces, mais nous nous séparons immédiatement pour décider Latrade. Vous n'avez pas besoin de lui parler de sa fille que vous ne connaissiez pas ; il accepte votre sacrifice en vous donnant sa croix comme garantie et c'est tout.
Bermois vous refuse, il faut qu'il vous sache son fils avant d'accepter.
Mais ce qui change surtout et fatalement tout l'acte, ce sont les rôles des 2 jeunes filles. Hélène que vous ne connaissiez pas, entre seulement à la fin de l'acte pour vous toucher par sa folie et vous donner envie de la guerre et de l'aimer. Comparez cela au rôle d'Isabelle qui est en pleine raison et voyez les différences.
Allons donc, c'est sottise ou mauvaise foi, mais faites moi, je vous prie, la grace de relire vous-même ces deux actes et vous jugerez.
Parceque vous aviez ma parole et que cela vaut un traité, Dieu merci. Je me suis mis à l'oeuvre abandonnant autre chose, je vous ai laissé libre d'aller où bon vous semblerait et certes, je vous ai suivi chez un monsieur qui m'avait vendu la maratre après me l'avoir demandée dix huit mois et qui m'avait déjà fait jouer la charmeuse comme vous savez, c'était vous donner une fière preuve d'amitié pour votre personne et de confiance en votre talent. Je vous prie aujourd'hui, mon cher ami de m'excuser un peu si je ne me sens pas l'humeur bien disposé à subir longtemps encore les changements de front, les caprices, les finesses et les jugements littéraitres de M. Billiou et je vous demande le service d'exiger une prompte solution, bonne ou mauvaise, mais une solution nette, légale, signée.
Ne pouvant pas compromettre ma dignité auprès d'un monsieur qui m'a déjà fait plus d'une sottise, je vous la confie et m'en rapporte à vous du soin de la garder.
A lundi matin.
Votre
A. Touroude
Un Post-scriptum, c'est à dire un souvenir qui veut l'action de Billiou plus inexcusable si c'est possible :
Souvenez-vous de ceci : - après la lecture nous avons dit : -Est-ce entendu ? et l'on nous a répondu : - oui, donc il s'agissait d'autre chose que d'un projet.
Et souvenez-vous encore de ceci : - après la lecture, nous avons dit : -Est-ce entendu ? Et l'on nous a répondu : -Oui. Donc il s'agirait d'autre chose que d'un projet.
Et souvenez-vous encore de ceci : -j'ai arrêté Billiou dans le couloir, quand nous partions, après la parole donnée et je lui ai dit : - Il est bien entendu que nous passons après Daudet, mais que si Daudet ne passe pas après Bélot, nous prenons sa place !
Rponse : - Oui ! (vous étiez là)
Donc toute ruse est malhonnête ; il y avait parole donnée.
Je ne dis plus rien ; dans ces conditions, un virement d'opinion serait inqualifiable et je ne le pardonnerais pas, parce que ce serait une injure pour moi et peut-être plus encore parce que c'en serait une pour vous et que c'état pour vous seul que je soumettais avec Billiou
Votre
A. Touroude
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