Tout afficher 4 medias
Cote/Cotes extrêmes
Mots clés matières
Cote/Cotes extrêmes
Date
Origine
Modalités d'entrées
Acquisition 2021
Présentation du contenu
Ceci est mon testament
Je donne et lègue à la ville d'Alençon (Orne) le capital nécessaire pour acheter une rente sur l'Etat français 3% de 1500 francs qui sera employée à perpétuité à l'instruction d'un jeune homme pauvre, le plus pauvre, le plus abandonné de préférence mais bien doué de l'arrondissement d'Alençon et qui décelera des aptitudes spéciales soit pour les arts, soit pour les sciences, soit pour les études mécaniques. Le choix de ce jeune homme sera fait sans distinction d'opinion politique et de religion par un comité composé du Préfet de l'Orne, du maire d'Alençon, des présidents du conseil général et du conseil d'arrondissement et du proviseur du collège d'Alençon. Cette rente ne pourra être servie au même individu que pendant douze ans. Si au bout de ce temps, il ne se présente pas immédiatement au sujet remplissant les conditions requises la rente de quinze cents francs sera conservée et capitalisée en achat de rente 3% de l'état français de sorte que le capital sera augmenté de l'accumulation des arrérages non employés, mais conservera toujours la même destination. La rente dont il s'agit sera exempte de tous frais et droits. La rente dont il s'agit sera inscrite au grand livre de la dette publique de la manière suivante : ville d' Alençon, fondation Louise Mesnier. La présente rente inaliénable sera employée en perpétuité conformément au testament de Madame Mesnier.
Je lègue en outre au musée d'Alençon un portrait du duc d'Alençon « François » II, un camée antique représentant un empereur romain et mon portrait médaillon bronze.
Je désire être enterrée au cimetière Montmartre, dans la même tombe que ma fille, j'ai un terrain à perpétuité mais pas de caveau, l'achat du caveau sera prélevé sur les deniers de ma succession, on sculptera sur ma tombe mon médaillon bronze avec quelque bas-relief qui rappelle ma fille. Je désire un monument simple mais de bon goût, mon exécuteur testamentaire consultera le choix de l'artiste qui en sera chargé Guillaumet ou Pepis ou prélèvera pour cette érection la somme nécessaire sur ma succession qui m'enterrera et me mettra au cou un petit médaillon contenant des cheveux de Thérèse et G. David. On me fera un enterrement civil non fastueux mais honorable.
Je lègue à ma cousine Augustine Boullay demeurant rue du Jeudi Alençon, la somme de quatre mille francs pour frais de deuil.
Je donne à mon médecin le docteur Love qui m'a soignée depuis 20 ans le meuble noir en ébène de mon salon avec 2 petites potiches d'urbino, un mortier ivoire 16eme siècle sont dessus et mes deux appliques en bronze Louis XIV. à M. Valentin sénateur, je lègue mon lit à colonnes torses avec garnitures et courte pointe appareillées, mon horloge noire du salon, les 2 grands fauteuils de ma chambre, la glace en bois sculpté de ma chambre et une esquisse de musiciens ambulants, un portrait d'homme école flamande attribué en Cornélie de vous et une étude au pastel d'après moi (buste et le vin enfermé dans les casiers de ma cave pour se rappeler les quelques deniers d'amitié que nous avons faite ensemble.
A M Guillaumet rue de la machine Sèvres, mon panneau de tapisserie chasse au cerf, à M.Aristide Rey l'autre panneau de tapisserie Moïse sauvé des eaux, le petit cartel de ma chambre à coucher et les 4 vieilles potiches de la cheminée. Je lui lègue aussi mes manuscrits et le coffre qui les renferme et le prix d'examiner le parti qu'on ne pourrait tirer.
Je lègue à M. Paples 2 petits portraits tête de frères, l'une de l'école de Rubens, l'autre enveloppée d'un voile noir. A M. Chevrot architecte à Dijon 15 bis avenue du Parc, un écrou ou petit point représentant l'adoration des mages. A M. Marchal place du marché aux blés Melun, une pièce de faille noire, ma dentelle de Chantilly, mon point d'Alençon, un autre lot de dentelles blanches et mes trois tapis d'Orient. Je fais remise à mon beau-frère M. Philemon Mesnier de deux mille francs sur la somme de quatre mille francs qu'il me doit encore. Je lègue à Melle Magalie Declus, ma parure d'ambre, boucles d'oreilles peigne, collier et mon manchon en martre, à sa sœur Jeannine ma montre avec sa chaîne, médaillon, à madame Moirot qui m'a soigné avec sollicitude pendant que j'étais malade, ma bibliothèque avec les livres qu'elle renferme, les boucles d'oreilles scarabées, 5 matelas de mon second lit, 2 couvertures de laine, 2 en coton, traversin, oreillers et mon petit manchon.
A Pauline Evrard 62 rue de Lancry 3 paires de mes draps C. D et mes deux couvre pieds à la bonne qui sera prier de moi à l'heure de mon décès de linge de corps, chemises, camisoles, jupons et tabliers de cuisine , effets à sa convenance.
J'institue M. de Groote mon exécuteur testamentaire et je le prie d'accepter comme dédommagement de ses peines un bracelet avec diamant taillé en rose, le canapé et les 8 fauteuils de mon salon, rideau, bureau, la garniture de ma cheminée de Saxe et potiches et flambeaux 4
Je lègue à mon concierge 25 bouteilles de vin blanc sauthernay, à ma cousine Augustine mes manteaux en velour et mes costumes à sa convenance.
Signé Louise Marie Baullay veuve Mesnier
Paris, 22 mars 1889.
(jeune gens à qui depuis 1880 le legs a été attribué : Despierres (sciences), Brisard, Martel (peinture), Niverd (Musique)
Mots clés matières
Mots clés auteurs
Mots clés typologiques
Ce site utilise des cookies techniques nécessaires à son bon fonctionnement. Ils ne contiennent aucune donnée personnelle et sont exemptés de consentements (Article 82 de la loi Informatique et Libertés).
Vous pouvez consulter les conditions générales d’utilisation sur le lien ci-dessous.